6 avril 2015


Le Laos s’est imposé à nous, après le départ de Sophie, comme prochaine destination.





Je ne saurais dire quand nous avons pris la décision. Après plusieurs rencontres et discussions avec des voyageurs, nous étions un peu dubitatifs par rapport au Vietnam, et avions peur des chaleurs torrides du Cambodge à cette période.

Le Laos, avec ses montagnes et son climat plus clément (tout est relatif), nous tendait les bras. D’autant plus qu’il n’est pas la cible des masses de touristes ni des tours opérateurs. Cela reste une destination pour routards. Tant mieux !
Au départ de Chiang Rai où nous avions passé 4 jours, nous étions assez contents d’enfin laisser la Thaïlande derrière nous. J’avoue que nous avons des sentiments mitigés par rapport à ce pays. Notre article Bilan Thaïlande vous en dira plus.

Traversée frontière

Nous n’avions que peu d’informations sur la traversée de la frontière. Selon les sites web, les blogs et les livres et leur année de parution, les informations à notre disposition se contredisaient totalement. De même pour les sites officiels du gouvernement laotien, qui ne donnaient pas de détail, ni de bonnes informations. Ça promet.
Nous avons donc choisi de faire confiance aux propriétaires du petit hôtel familial où nous avions résidé et de prendre le bus vers la frontière. On verra bien.
Le bus va nous changer de ceux qu’on prenait habituellement en Thaïlande. Oubliée, la climatisation, adieu, les sièges confortables et les amortisseurs fiables, rebonjour aux vielles carcasses sri-lankaises. Ce n’est pas pour nous déplaire à vrai dire. Les ventilos accrochés au plafond des bus ne nous choquent plus depuis longtemps.



Dans le bus, on rencontre un couple de Français un peu à l’ouest. En France, ils vivent dans un bus reconverti, et sont saisonniers itinérants. Ils nous disent ne travailler que quand ça leur chante ou quand les sous commencent à manquer. Ne parlons même pas de leur look qui semble tout droit sorti des punks de la belle époque. Ils sont encore moins au courant que nous, n’ont pas prévu assez de liquide ni de photos d’identité et ne parlent pas un mot d’Anglais. Ça va être drôle. Leur philosophie de vie est simple : pourquoi bosser quand le chômage est là pour vous aider, et même vous permet de voyager.

Arrivés à la frontière, les démarches se font le plus facilement du monde. On commence par passer le contrôle de police Thaï. Le policier se contente de vérifier la date d’expiration du visa et de tamponner nos passeports.
Une navette à 20 Bahts nous emmène de l’autre côté du Mékong pour rejoindre le poste-frontière Laotien. Les deux rives de ce grand fleuve asiatique sont reliées par le pont de l’amitié des deux pays. C’est dommage. Nous espérions traverser en barque, mais ce n’est plus possible depuis la construction du monstre en béton. De l’autre côté, nous trouverons d’ailleurs les restes de l’embarcadère qui servait au passage.







Une fois côté Laotien, le bâtiment est strictement identique au côté Thaï. Nous avons un petit moment de flottement où nous ne savons plus où nous sommes.
Il nous faut d’abord remplir deux formulaires et payer 30 $ par personne au premier guichet avec notre passeport, puis aller au second guichet pour récupérer le visa.
Le tout nous demande 45 min environ. Ils ne semblent pas pressés ici, et cela se sentira tout au long de note voyage dans cette ancienne colonie française.


Huay Xai

De l’autre côté de la frontière, un Touk Touk nous attend. C’est drôle de voir comment l’orthographe change d’un pays à l’autre pour le même véhicule et le même mot. Qu’importe le nom, on se fera arnaquer comme dans tous les autres :( ils s’arrangent toujours pour augmenter les prix d’un jour à l’autre ou selon la tête du client. Il faut se battre en continu. J’avoue qu’au bout de deux mois, ça commence à nous fatiguer.

Huay Xai se trouve à une dizaine de kilomètres, en bordure du Mékong avec une vue imprenable sur le voisin Thaïlandais. C’est une ville de passage où le centre n’offre que peu d’intérêt. Ce n’est qu’une longue et unique rue qui compte plus de guest houses et de restaurant que d’habitants.
Notre hôtel ne vaut pas le détour. À 6 €, on ne peut pas trop se plaindre étant donné la surprise qu’il nous réservera. J’y reviendrai dans le prochain article.
Nous ferons la rencontre d’une Hollandaise mariée avec un Laotien. Ils ont créé une association pour apprendre aux femmes des montagnes à gérer une affaire, tenir un restaurant, servir les clients et parler anglais. Ils accueillent également des volontaires de passage pour donner un coup de main. C’est vraiment sympa.









Bouddhistes

Au milieu de la rue, un escalier permet de monter vers un temple bouddhiste assez sympa qui nous ouvrira ses portes pour les prières et pour prendre quelques beaux couchers de soleil.
Ce qui nous surprendra cependant, ce sont les moines. Ils ont entre 12 et 20 ans. 12 ans ! Ce serait comme faire un tour dans la cathédrale de Strasbourg et tomber sur un prêtre imberbe boutonneux qui ne s’intéresserait qu’au décolleté de Lauryanne.
Cela me choque au premier abord. Déjà en Thaïlande, je ne me sentais pas très à l’aise avec des gamins embrigadés dans une religion. Bon, j’entame la discussion avec l’un d’eux. Il a la vingtaine, et passera du statut de novice à celui de moine dans deux mois. Il semble tout excité. Je lui demande quelques précisions.
Il semblerait que sa famille l’a envoyé dans cette école bouddhiste à l’âge de 12 ans pour assurer son éducation, car elle n’en avait pas les moyens. Je comprends mieux. Les familles n’ont parfois que cette option pour assurer un avenir meilleur à leurs enfants.
Quand je lui demande s’il peut choisir de ne PAS devenir moine au bout de ses huit ans de noviciat, il ne me comprend pas malgré son très bon niveau d’Anglais. Ce n’était pas un problème de langue. Il n’arrivait tout simplement pas à imaginer une autre destinée, un autre chemin.
C’est cela que je trouve triste. Un avenir meilleur peut-être, mais à quel prix ?
Sur cette note philosophique, je vous dis à la prochaine fois pour un Mariage laotien !





 Et pour finir une petite vidéo pour vous faire découvrir l'ambiance lors d'une prière bouddhiste:

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