26 mars 2014

… n’existent pas ! Faites votre deuil et passez votre chemin.



Peu de temps après avoir rejoint mon nouvel employeur, je me suis retrouvé en réunion clientèle sur toute une journée. Je n’avais malheureusement pas eu le temps de prendre un petit-déjeuner avant d’y aller, et j’attendais midi avec l’impatience de l’affamée.
Midi, 12h30, 12h45 et toujours rien. Tout le monde est pris par la discussion et personne ne semble réaliser qu’il est l’heure d’aller casser la croûte au resto du coin. Finalement, à 13h tapante, une petite dame à l’air renfrogné entre dans la pièce sans un mot, poussant devant elle un chariot plein de victuailles. « Ahhhh … on mange donc sur place » fut donc ma première réaction. Je regarde avec attention Mme. Grognon qui prend les plats un par un pour les placer sur la table. Mes collègues et les clients semblent enfin la remarquer et lui donnent un coup de main avec les assiettes.



Tout se retrouve donc sur la grande table de réunion, et j’ai enfin l’occasion d’admirer de près ce qui allait me sauver la vie. Que du bon, assurément. C’est sans compter sur le gout très douteux des Anglais pour la bonne bouffe.  Les mets délicats proposés consistaient en tout et pour tout de :
  • Clubs Sandwichs. Vous savez, ces sandwichs triangulaires à base de pain de mie et avec tout et n’importe quoi à l’intérieur. Du thon, du jambon, des tomates, de la salade, des œufs,  ou un mélange plus ou moins heureux de tout ce qui précède.
  • Des chips. Ils semblaient littéralement adorer ça. En France, c’est plutôt pour les apéros et les pic-Nic. Ici, cela fait presque office de pain.
  • Quelques fruits pour faire passer le tout.
Pire encore, aucun des participants ne semble vouloir s’arrêter cinq minutes pour manger tranquillement. Que nenni, ils continuent la discussion entre deux bouchées.  J’ai dû présenter devant dix personnes en train de s’empiffrer de clubs sandwichs. Un bonheur !
Il va sans dire que je suis resté sur ma faim. Il faut savoir que le bien-manger n’est pas particulièrement important de ce côté-ci de la manche. On mange parce que c’est une nécessité, on n’y prend pas forcément du plaisir. Il faut manger vite et correctement sans en faire tout un plat. Discuter nourriture n’est pas quelque chose que je j'entends souvent.
En France, comme dans la plupart des pays latins, le repas de midi est souvent l’occasion de mieux connaître ses collègues et clients, et surtout de pouvoir discuter affaire dans un environnement plus agréable qu’au bureau. J’ai pris pas mal de décisions et traité beaucoup d’affaires à table. C’est conviviale, met les interlocuteurs à l’aise et tout le monde est content.

En Angleterre, tout cela existe au même titre qu’en France, à la différence près que c’est le pub qui est privilégié au restaurant, la bière à la nourriture, et l’heure magique est à partir de 17h environ.  A Londres, surtout autour de la City et des grands immeubles de bureaux, vous observerez tous ces costumes-cravates et tailleurs prenant possession des pubs alentours, débordant souvent sur le trottoir étant donné la taille des pubs. Une ou deux heures plus tard, une bonne partie sera bien imbibée.
Même si le pub et la bière ne sont  pas votre tasse de thé, ne faites pas l’impasse dessus. Vous intégrer socialement, vous entendre avec vos clients et collègues  dépendra en grande partie de votre assiduité au pub. Cela s’appliquera d’autant plus si votre position à un aspect commercial.
A Rome, faites comme les romains. N’espérez pas changer les mentalités et tradition. C’est à vous de vous adapter au pays.


2 Commentaires:

  1. J'ai eu peur de louper quelque chose en voyant le titre... ah bah non en fait :D
    Je ne connaissais pas ton blog c'est cool y a des infos qui peuvent me servir :)
    Jérôme

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    1. Salut Jérôme! Désolé du retard, nous étions sans internet les derniers jours :(
      Heureux de savoir que nos articles sont lus et peuvent servir ! Et tu as tout as fait raison, nos chers voisins ne savent pas prendre le temps. C'est bien dommage !

      a plush

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