2 décembre 2014

Au moment de décider du trek à faire et la balade en dromadaire, nous avions le choix entre des dunes à proximité de M'Hamid (Erg Yehudi) bien trop touristique et apparemment jonché de détritus, ou bien s'éloigner un peu et avoir une expérience plus proche de la réalité, à l'erg Chegaga. Le second choix fut le nôtre.

Avant de faire notre petit tour en dromadaire, il fallait d'abord atteindre les dunes, et pour ce faire, le passage part 4x4 est obligatoire. Ce sera prévu pour demain. Pour l'instant, il faut se loger quelque part.

L'arrivée à M'hamid est assez drôle. Il faisait nuit noir, Nous étions en train de chercher le panneau indiquant l'hôtel qui devait nous accueillir, pendant qu'Antonin bataillait avec le GPS quand on s'est fait aborder par un motocycliste.  Je ralentis du coup pour lui demander ce qu'il veut, et le gars nous propose un hôtel (pas cher pas cher). Nous ne sommes même pas à l'abri des rabatteurs en roulant! Monde infâme.

Sahara Services

Trouver Sahara Services se fait ensuite assez facilement. Nous les avions repérés sur Internet, ainsi que plusieurs autres entreprises similaires proposant des treks dans le désert. Renseignement pris par téléphone, c'est l'offre qui nous a le plus intéressés, et nous avons dit banco. La photo ci-dessous a été prise le lendemain.

Donc, une fois arrivés, on se retrouve directement à table pour le dîner. Le prix des chambres incluant une demi-pension. Le repas était vraiment le bienvenu, d'autant plus qu'il était bon. Une fois rassasiés, nous avons pu prendre possession de nos chambres. Simples et agréables à la fois. Bien plus que ce que j'espérais trouver dans le désert.


La piscine (!) nous faisait de l'œil depuis un moment, et les plus courageux (ou plus fou) d'entre nous n'ont pas hésité à faire le pas. Ai-je mentionné qu'il fait plutôt frais la nuit ?

Cependant, voir une piscine ici me perturbe. C'est le désert, les gens ne vivent qu'à travers une rivière qui coule le long de la vallée et les nappes souterraine. Ils ont vécu ainsi depuis des millénaires en harmonie avec la nature et en faisant attention à leurs ressources. Mais avec le développement du tourisme, des choses aussi étranges que des piscines dans le désert ont vu le jour. Est-ce la meilleure utilisation de l'eau ? Sans doute pas.

Nos guides

Le matin, nous n'avons guère le temps de profiter de la piscine. A peine le petit-déjeuner avalé, les sacs fourrés dans la voiture, et nous voici embarqués dans un 4x4 en compagnie de Youssef (à gauche) et Assou (à droite), nos guides pour les deux jours à venir.

Youssef semble avoir bénéficié d'une bonne éducation, parlant un très bon français et un anglais plus que correct, avec même des notions d'italien et d'allemand de ce qu'on a pu glaner. Il est né et a passé ses 7 premières années dans une famille nomade dans le désert, sans aucun lien avec la civilisation. Ce n'est que plus tard qu'ils ont rejoint M'hamid pour s'y installer durablement, et qu'il a pu rejoindre une école. Il sera responsable de notre petite équipée, et fera le lien avec les autres employés de Sahara Services.

Assou par contre est peu loquace mais extrêmement drôle et chaleureux. Il ne connait que quelques mots de français, ce qui est bien suffisant pour nous faire rire. Il parle surtout Marocain et Berbère, mélangeant joyeusement les deux dans un baragouin incompréhensible. Il sera notre guide dans le désert rocailleux entre M'hamid et les dunes de Chegaga.

Si vous avez l'opportunité de visiter ce coin reculé du Maroc, n'hésitez surtout pas. Par contre, si vous avez la moindre velléité d'y aller sans guide, il faut oublier de suite! Le GPS ne vous aidera que le temps que vous mettrez à ensabler la voiture!

La route

La route est une des plus difficiles que j'aie jamais vues, pratiquées ou admirées pour la simple raison que de route, il n'y a point! Il s'agit de piste uniquement. Et encore, de piste, cela n'a que le nom. En faits, il n'y a rien autour. Il faut vraiment le voir pour se rendre compte de l'étendue vide qui nous entoure.









Sur certaines portions du chemin, cette étendue rocailleuse semble infinie, si ce n'est les quelques arbres rabougris et à moitié morts. Parfois, on aperçoit les grandes montagnes qui bordent le désert. Je n'arrive pas à concevoir que des plantes puissent pousser ici, et encore moins que des gens arrivent à y vivre.






Nous croisons justement des nomades, des vrais. Vrais dans le sens que ce ne sont pas des guides habillés en bleue pour plaire aux touristes. Non, ceux-là, habitent sous une vielle tente, au milieu de nulle part, avec pour toutes possessions de vieux ustensiles et surtout du bétail. Des chèvres que les plus jeunes sont allées faire paître, et des poules qui courent librement autour du campement. D'autres sont partis chercher de l'eau. Il ne reste que la grand-mère et l'un de ses petits-enfants. Nous devrions tous aller au moins une fois vivre avec les nomades. Nous arrêterions de nous plaindre des petites choses de la vie pour profiter de ce que nous avons.




A d'autres moments, la rocaille laisse place à des bancs de sable, qu'il faut savoir naviguer pour ne pas enliser la voiture. C'est là où Assou montre toute son expertise. Il sait par ou passer, grâce à des repères naturels. Que ce soit des arbres, des amas de pierre ou un changement de la végétation, il s'en sort comme un dieu.








Nous croisons quelques arbustes portant de lourds fruits. Sur le coup, je suis surpris et presque tenté de les goûter, si ce n'était l'avertissement de nos guides. A priori, personne dans le désert n'y touche, pas même les animaux. Il s'agit d'une plante vénéneuse qui peut rendre aveugle. Donc assoiffés, passez votre chemin.

Et enfin, nous avons pu visiter une petite oasis sacrée. Il parait qu'un marabout célèbre vivait ici. Les voyageurs pouvaient profiter des largesses de l'oasis, boire et sustenter à loisir. Cependant, nul ne pouvait emmener de la nourriture, car elle se gâtait magiquement.






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